La Somme 1916

 

Au plus fort de la bataille de Verdun, les alliés lancèrent une attaque d'envergure contre les lignes allemandes situées près de la Somme.

Croyant à leur tour pouvoir l'emporter, grâce à une formidable préparation d'artillerie. Les Anglais et les Français rassemblent leurs canons les plus puissants en face des allemands.

 

Toutefois ce sont les Anglais qui devront fournir le gros des forces, car les troupes françaises sont monopolisées par la défense de Verdun.

Bien entendu les préparatifs de l'offensive alliée n'ont pas échappé à la vue des guetteurs allemands. Et comme sur le chemin des Dames, ils disposent d'abris creusés sous la terre et à l'épreuve des plus gros bombardements...

A nouveau, les Allemands vont se préparer à soutenir le choc de l'offensive alliée. Bien protégés dans leurs abris souterrains.

Les généraux français et anglais, Joffre et Haig, qui ont décidé de cette offensive, sont quant à eux, tout à fait confiants.

 

Ils ne doutent pas qu'avec une telle concentration de gros calibres, ils balaieront facilement les défenses allemandes...

 

L'attaque conjuguée de l'infanterie et de l'artillerie sera minutée avec une précision d'horloge.

Le barrage d'artillerie visant les obstacles face aux troupes, détruira logiquement tout foyer de résistance, à la suite de quoi, les fantassins n'auront qu'à progresser sur le terrain ainsi nettoyé...

 

 

 

1er juillet 1916. Cela fait plusieurs jours que les canons français et anglais écrasent, les lignes allemandes. Nos "poilus" et les "tommies" sont confiants dans leurs tranchées de départ. "Vous n'aurez qu'à occuper le terrain", leur ont affirmé leurs chefs.

Eux-mêmes semblent y croire. En effet, comment survivre à un tel déluge d'obus! La violence du bombardement allié est inouïe. Les lignes allemandes sont submergées par les fumées des explosions, tout semble voler en l'air.

 

Soudain, top ! C'est le signal de départ ! Le tir de l'artillerie s'est porté un peu plus loin, c'est le moment. En cette matinée chaude et radieuse de juillet, les vagues de fantassins quittèrent leurs tranchées et immédiatement furent abattues les après les autres par les rafales des mitrailleuses allemandes.

 

 

A la fin de la 1ere journée, 60 000 soldats, anglais pour la plupart, étaient morts ou portés disparus. Le bombardement avait échoué. Les positions allemandes étaient intactes, et le no man's land à travers lequel les troupes britanniques devaient se déplacer était une étendue parsemée de cratères qu'il était, par endroits, impossible de franchir.

De plus, les Allemands contre-attaquèrent aussitôt, en employant notamment des obus à gaz, qui firent des ravages sur les troupes anglaises. Ce fut la plus sombre journée de carnage dans l'histoire de l'armée britannique.

 

Le pire fut que cela continua ainsi pendant 6 mois, bien qu'avec une moindre intensité. Les pertes britanniques et françaises dépassèrent 620 000 hommes, tandis que les Allemands perdirent près de 450 000 hommes.

De nouveau les attaquants souffrirent plus que les défenseurs. La somme fut un désastre pour les alliés, en particulier pour les britanniques.

La rigidité du plan anglais fut à l'origine de son échec. Peut-être parce que Haig avait le sentiment qu'il ne pouvait se fier à une armée de volontaires civils et leur laisser utiliser leur intelligence dans la bataille. Il présenta à son armée un plan qui ne requérait aucune initiative personnelle et ne tolérait aucun écart dans l'exécution.

Près d'1 million d'hommes étaient morts et le front n'avait bougé que de quelques kilomètres, ce fut une boucherie de plus dans la grande guerre. Et malgré les erreurs commises, d'autres généraux prévoyaient des offensives frontales, toutes vouées à de sanglants échecs...